Reportage

[Photo-reportage] J’ai été à l’exposition « Taïnos et Kalinagos des Antilles » à Paris

K@ribbean Newsweek s’est rendue à l’exposition Taïnos et Kalinagos des Antilles le dimanche 7 juillet 2024 au Musée du Quai Branly à Paris. J’ai voulu particulièrement voir cette exposition parce que je suis une Muntu née en Guadeloupe, plus précisément sur l’île d‘Aïchi (Marie-Galante). Même si l’entrée du musée est gratuite le premier dimanche du mois, il est nécessaire de réserver un billet en ligne pour une entrée à l’heure souhaitée. J’ai réservé pour une entrée à 11h15. Je suis arrivée au alentour de 10h30, j’ai pu entrer avant mon heure parce qu’il n’y avait pas une foule. Mon parcours dans le musée comprend l’exposition Mexica Des dons et des dieux au Templo Mayor, l’exposition Taïnos et Kalinagos des Antilles, l’exposition de Myriam Mihindou ilim, l’essence des pleurs pour rendre hommage aux pleureuses punu du Gabon et la galerie Marc Ladreit de Lacharrière qui propose des masques et artefacts africains. L’horaire d’entrée correspond à l’accès à l’exposition Mexica (beaucoup plus mise en avant en termes de communication écrite et visuelle) dans laquelle je suis entrée à 10h44, j’y suis restée environ 45 minutes. Je suis arrivée à 11h40 à l’entrée de l’exposition Taïnos et Kalinagos des Antilles, et j’y suis restée une heure pour prendre des photos. Cette exposition qui a commencé le 4 juin 2024 est visible jusqu’au 13 octobre 2024.

Petite réflexion

Les Mundélé voient le monde selon leur paradigme quand cela les arrange. Dans cette exposition, il y a une carte de la Mer des Caraîbes qui présente les grandes aires culturelles à la fin du 15ème siècle.

« Les archéologues et les historiens distinguent plusieurs entités occupant l’archipel des Antilles à l’arrivée des Européens :

  • Les Taïnos classiques, occupant les îles d’Hispaniola, de Porto Rico et de l’est de Cuba ;
  • Les Taïnos occidentaux occupant une large part de l’île de Cuba, la Jamaïque et les Bahamas ;
  • Les Taïnos orientaux habitant les îles Vierges jusqu’au nord des Petites Antilles ;
  • Les Kalinagos depuis le continent sud-américain jusqu’aux îles au nord de la Guadeloupe ;
  • Les Guanahatabeyes, peuples de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs, descendants des premiers habitants de l’archipel des Antilles, habitant l’extrémité occidentale de Cuba ».

Je ne comprends pas le terme de Taïnos classiques et les autres sont des occidentaux et des orientaux. Ils veulent décrire ceux qui vivent à l’ouest et les autres à l’est ? Donc à Cuba, certains Taïnos sont des classiques et d’autres sont des occidentaux.

C’est de la même manière que les Mundélé disent Afrique occidentale, Afrique orientale. Alkebulan est le vrai nom de l’Afrique.

Est-ce qu’on peut dire maintenant les Français classiques, les Français occidentaux, les Français orientaux ? Je parle de la France hexagonale ou la France métropolitaine surtout si nous la voyons toujours comme un pays colonisateur.

Le véritable nom de chaque île a une signification ancestrale et est plus beau que celui donné par les Mundélé, dans leur folie de rebaptiser les lieux et les personnes.

J’ai réalisé une petite vidéo de 2’05 qui montre la carte de la Mer des Caraïbes à l’exposition Taïnos et Kalinagos des Antilles.

Selon les textes de l’exposition, les descendants Taïnos sont présents à Puerto Rico et les Garifunas, appelés les « Black Caribs », sont à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, sur les côtes du Honduras, de Bélize et du Guatemala, ainsi qu’au Nicaragua. Les Kalinagos vivent principalement sur l’île de la Dominique, Waitukubuli en Kalina (nom écrit différemment dans l’exposition), The Commonwealth of Dominica, mais des membres de cette communauté vivent à Marie-Galante et en Guadeloupe. Par ailleurs, Sylvanie Burton, est la première femme Kalinago élue présidente de la Dominique le mercredi 27 septembre 2023.

Vous pouvez lire mon article sur les liens entre Aïchi et Waitukubuli.

Un peu d’histoire

Je tiens à rappeler très rapidement que des indices et des preuves attestent de la présence des Africains en Amérique, bien avant la traite négrière transatlantique et l’esclavage. Par exemple, les statues des têtes géantes Olmèques. Abubakari II, Mansa (Roi) de l’Empire du Mali au XIVe siècle s’est aussi rendu en Amérique, plus précisément au Brésil actuel, avant Christophe Colomb, avant Magellan, avant Vasco de Gama. Les Africains avaient déjà rencontré les habitants de cette région du monde. Il y avait déjà eu surement des inter-mariages.

Dans un autre contexte plus tragique, en faisant une recherche rapide sur les Garifunas de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, j’ai trouvé leur site Internet officiel (ils vivent à New-York) dans lequel ils expliquent leur histoire : « The story of the Garifuna begins in St. Vincent and the Grenadines, which the indigenous Kalinago called Hairouna, and the Garifuna know as Yurumein. In the mid-17th century, a slave ship with human cargo from Africa was shipwrecked near to St. Vincent while en route to Barbados. The surviving Africans were rescued by the Kalinago inhabitants of St Vincent and brought ashore. The inter-marriage of the Kalinago and the African cultures produced the black carib race or Garifuna. […] The African newcomers took Kalinago names and adopted Kalinago customs, religious and burial rites, and their reliance on seafaring and fishing. To these customs they infused elements of West African cuisine, music and dance. The Kalinago language also began to absorb African words and rhythms. The two peoples slowly became one ».

Cette exposition me propulse dans mon propre passé personnel. C’est vraiment une histoire fascinante parce qu’il y a des inter-mariages entre des descendants de Kalinagos et des descendants d’Africains à Marie-Galante. Je pense aux visages des enfants nés de ces unions, maintenant ils sont adultes comme moi, que je voyais et à qui je disais bonjour sans comprendre cet héritage. Ils sont de phénotype noir, africain, mais avec le visage et traits des Kalinagos. Sauf erreur de ma part, nous ne les appelons pas Garifunas en Guadeloupe. Je ne sais pas comment nous les appelons. Si je me souviens bien ce qui m’a été raconté, mon arrière grand-père paternel né en Guadeloupe est un descendant de phénotype africain et de phénotype Kalinago.

Les autres expositions

Ce dimanche-là, j’en ai profité pour regarder les autres expositions.

L’exposition Mexica Des dons et des dieux au Templo Mayor commence avec une projection d’un mini film dans lequel on mentionne le territoire des Olmèques. C’est le phénotype africain qui représente les statues des têtes géantes Olmèques. Ensuite, j’ai suivi la numérotation des différents espaces présentés.

J’ai parcouru assez rapidement l’exposition de Myriam Mihindou ilim, l’essence des pleurs, une artiste franco- gabonaise qui rend hommage aux pleureuses punu du Gabon et la galerie Marc Ladreit de Lacharrière, avec des masques et des artefacts africains. Deux espaces un peu sombre.

Vous pouvez aussi voir quelques photos sur mon Instagram.

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Salaura DIDON

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