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[Cinéma] « YAFA Le pardon », un film de Christian LARA, projeté au Cinéstar

Dans le cadre du Black History Month en février 2021, YAFA Le pardon, un film documentaire du réalisateur guadeloupéen Christian LARA, est projeté au Cinéstar. Sorti le 01 janvier 2019, il dure 1h50. C’est l’histoire de Lucien Charles-Henry, un policier d’origine martiniquaise né à Argenton sur Creuse, qui contrôle Demba, un migrant Professeur d’Histoire et de Géographie dans son pays. Pendant toute la nuit, les deux noirs vont discuter du rapport dominant-dominé. Une amitié va naître entre les deux.

J’ai regardé ce film lundi 15 février 2021. J’aimerais donné mon avis sur ce que j’ai vu et entendu. Demba est un intellectuel qui a fui le régime de son pays en Afrique. Il a expliqué que la liberté d’expression est muselée et que les intellectuels sont mis en prison sans procès. Il est dans une tente à Paris. Il fait la rencontre de Lucien, le policier qui lui demande de voir ses papiers d’identité. Et il lui indique qu’il est juste de passage.

Dans le film, il y a une scène dans laquelle une dame africaine, amie de Demba, une sorte de prêtresse vaudou, qui s’adresse à Lucien en lui demandant de préciser la signification de son prénom et nom. En effet, la majorité des natifs d’Afrique peuvent expliquer la signification de leur prénom et nom comme Demba. Il est vrai aussi que certains natifs d’Afrique ont des prénoms et noms bien occidentaux. D’ailleurs, les prénoms et noms des blancs ont une signification pour eux quand on cherche bien. En fait, cette scène me rappelle la manière dont certains natifs d’Afrique se moquent des « Antillais » parce qu’ils ont des prénoms et noms européens. Alors que les maîtres esclavagistes se sont amusés à nous donner leur nom, à en inventer ou à nous appeler n’importe comment. Il y a certains antillais qui ont conservé leur nom africain, parfois avec une orthographe et une prononciation différentes. Ce sont ceux qui sont arrivés comme travailleurs après l’abolition de l’esclavage en 1848.

Autre chose qui m’a marqué : Je suis d’accord avec Demba qui dit que les blancs n’aiment pas les natifs d’Afrique et qu’ils tolèrent les « Antillais ». En réalité, un noir reste un noir quand il y a un délit de faciès. Demba dit à Lucien qu’il a de la chance d’être français. Ma question est pourquoi? Parce qu’avec un passeport français, c’est plus facile de voyager et circuler? Je me suis rendue compte que certains natifs d’Afrique n’aiment pas les « Antillais », et les traitent de « Bounty », or eux-mêmes veulent la nationalité des blancs. Il faut dire aussi que certains « Antillais » n’aiment pas les natifs d’Afrique. Bref c’est une longue histoire. Ceux qui sont nés dans les Antilles françaises n’ont pas choisi leur nationalité. Je ne pense pas que la traversée de l’Atlantique était l’équivalent de la croisière s’amuse. De plus, le système français a choisi l’assimilation des afrodescendants, contrairement au système anglais. Sur le terrain africain, il existe des européens qui achètent la nationalité d’un pays afin de bénéficier des terres.

Ensuite, j’ai été plongée dans un documentaire historique. Il y a un dialogue très intéressant entre les deux. C’est Demba, le natif d’Afrique qui apprend à Lucien, l’histoire des personnes illustres des Antilles françaises comme le Chevalier de Saint-Georges (Guadeloupe), appelé le « Mozart noir », l’écrivain Alexandre Dumas, etc. Le professeur d’histoire et de géographie parle de Delgrès, d’Ignace et de la mulâtresse Solitude. Lucien semble perdu face à autant de savoirs historiques. Le spectateur connaisseur peut voir des extraits des films « 1802, L’Epopée guadeloupéenne » et « Sucre Amer » du même réalisateur Christian LARA. D’ailleurs, il existe des passages de documentaires pour raconter l’histoire des noirs en Afrique, aux Antilles françaises, et en France hexagonale. C’est le cas du défilé de la libération sur les Champs-Elysées à Paris en 1944, où il n’y a que des soldats blancs. Un seul soldat noir apparaît mais il a été rapidement mis de côté. Les soldats noirs d’Afrique et des Antilles sont les oubliés de la libération française.

Enfin, il y a une forme de réconciliation entre l’Afrique et les Antilles d’où le mot pardon dans le titre du film. Une histoire douloureuse et compliquée de la traite négrière et de l’esclavage en Amérique. Selon mes lectures, il y a deux versions dans l’histoire : celle qui dit que les Africains ont vendu ceux qu’on appelle aujourd’hui les Antillais ou Afrodescendants, l’autre qui indique que ce sont les blancs qui ont fait des razzias en majorité, et qu’il y avait quelques collaborateurs noirs comme dans n’importe quelle société. J’ai constaté que le système français aime parler de la vente. Or le système anglophone précise que c’était des razzias.

Source: Facebook de Cinestar Guadeloupe FINE ARTS

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Salaura DIDON

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