Reportage

[Photo-reportage] J’ai été à l’exposition Black Indians de la Nouvelle-Orléans à Paris

Je me suis rendue à l’exposition Black Indians de la Nouvelle-Orléans au Musée du Quai Branly à Paris le samedi 14 janvier 2023. Cette exposition a commencé le mardi 4 octobre 2022 et s’est terminée le dimanche 15 janvier 2023. J’ai commencé la visite à 19h30 et j’ai terminé à 21h35. Voici quelques photos de mon parcours dans cette exposition.

C’est une exposition très intéressante, organisée par le musée du Quai Branly Jacques Chirac avec le soutien du Louisiana State Museum. Le prix plein tarif est de 12 euros, le pass education permettait d’entrer gratuitement. Il y avait trois salles avec des textes, des objets, des vidéos, des costumes. Il y avait beaucoup de visiteurs, et c’était un peu compliqué de prendre des photos. Cela m’a fait vraiment plaisir de voir des personnes noires, mélanodermes, entre amis ou en famille dans cette exposition. Quand je visite certains musées en Europe comprenant un espace sur l’Afrique et l’Amérique, je me retrouve parfois à être la seule personne noire à parcourir le site. Peut-être que je venais à des jours et des horaires différents des autres noirs.

Black Indians est un hommage aux Amérindiens

Les Black Indians rendent hommage aux liens tissés avec les communautés autochtones durant la période de l’esclavage. Les Africains-Américains ont créé ces costumes au cours du 19è siècle pour honorer la mémoire des communautés amérindiennes qui les ont cotoyés et aidés durant la période de l’esclavage. Des membres des communautés autochtones ont été réduits en esclavage comme les Africains, et ils vivaient ensemble dans les plantations.

Les thèmes abordés sont : violence, résilience, traite négrière transatlantique, commerce triangulaire, Amérindiens, Africains, esclavage dans les plantations, code noir, religion catholique, colonisation, Afrique, Europe, Amérique, Louisiane, Nouvelle-Orléans, Congo square, spiritualité ancestrale africaine, vaudou, les Caraïbes, révolution haitienne, Martinique, guerre civile, ségrégation, racisme systémique, suprématie blanche, droits civiques, Black Lives Matter, ouragan Katrina, carnaval, costumes.

Présentation du Black Indians par le Musée Quai Branly

Costumes éblouissants, rythmiques saccadées et joutes chantées : l’exposition rend hommage à l’extraordinaire créativité des Africains-Américains de Louisiane à travers les défilés de Black Indians. Quand la mémoire des ancêtres esclaves croise celle des communautés amérindiennes”.

[…] “les spectaculaires défilés de Black Indians, aux magnifiques costumes ornés de perles, sequins et plumes. […] ces parades constituent un puissant marqueur social et culturel pour les Africains-Américains de Louisiane. Portées par les percussions et les chants des Big Chiefs et Queens issus d’une quarantaine de « tribus », elles célèbrent la mémoire de deux peuples opprimés, amérindiens et descendants d’esclaves. Elles témoignent de la résistance de la communauté noire aux interdits de la ségrégation raciale et aux festivités de Mardi Gras dont elle était autrefois largement exclue. Tout en rendant hommage aux communautés amérindiennes ayant recueilli les esclaves en fuite dans les bayous.

À travers un parcours géographique et chronologique jalonné d’entretiens, de costumes contemporains et d’œuvres traditionnelles, l’exposition révèle une culture singulière, construite par plus de trois siècles de résistance contre les assauts de la domination sociale et raciale, encore présente aujourd’hui”.  

Connexion entre les Amérindiens et les Africains

Les Amérindiens ont tissé des liens durables et respectueux avec les Africains déportés et devenus esclaves pendant la période de l’esclavage. Mais cette connexion a existé avant la traite négrière transatlantique. Ivan Van Sertima , anthropologue de Guyana est l’auteur de They came before Colombus : the African Presence in Ancient America (Ils y étaient avant Christophe Colomb : le présence africaine en Amérique ancienne), qui révèle la présence et l’héritage des Africains, dans ce qui s’appellera plus tard l’Amérique, des siècles avant Christophe Colomb. Les Africains avaient déjà rencontré les peuples autochtones de cette région. Ils n’ont ni tué, ni massacré les habitants, ils n’ont pas pillé leurs terres, ils n’ont pas violé leurs femmes, ils ne les ont pas réduits en esclavage. Les autochtones ont informé Christophe Colomb que des Africains étaient déjà en relation avec ce continent. Il y avait des transports de plantes, d’animaux, de textiles, de marchandises entre les continents. L’Histoire est tragique et triste puisque les Africains sont retournés sur le continent américain en étant déportés esclaves et traités comme du bétail par les Européens. En même temps, c’est une belle et riche histoire, parsemée d’embûches, parce que l’histoire des Noirs déportés dans les Caraïbes et l’Amérique ne commence pas avec la traite négrière transatlantique.

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Salaura DIDON

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